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PLOUGUERNEAU
2011
2010 - 2011
Une vingtaine de oeuvres de Paul Bloas seront présen-tées à la chapelle Saint - Laurent, à Plouguerneau.
ARTICLE DE PRESSE OUEST-FRANCE:
Dans le cadre du festival Arz er Chapeliou Bro Leon, les « géants » de l'artiste-peintre sont exposés à la chapelle Saint-Laurent. L'occasion de faire un petit retour sur le parcours du peintre.
Photo: OUEST - FRANCE
Portrait
Au sein de son atelier brestois, Paul Bloas paraît tout petit parmi ces dizaines de géants qui ornent les murs. Ces géants, ce sont ses personnages qu'il peint depuis des années. Il les imagine, les façonne, leur donne vie sur la toile, un peu à la façon de Frankenstein et de son monstre.Pourtant, dans son laboratoire, le peintre semble tout à fait à l'aise et parle, beaucoup. De ses études, sa vie de peintre, son travail.
Qui est-il vraiment, ce Paul Bloas ? Né à Brest en 1961, il fait ses études aux Beaux-Arts. « Venant d'un milieu prolo, je n'étais pas vraiment prévu pour ! », estime l'artiste. Ce côté simple, il y tient beaucoup. « La valeur travail est très importante pour moi. Elle a été essentielle dans le succès de mes oeuvres », explique-t-il. Ses personnages en sont aussi imprégnés et tous sont des représentants du milieu ouvrier. L'exposition que le peintre prépare à Lisbonne en est la preuve.
« Un geste politique »
Sur le papier, ses géants portent leurs chaussures autour du cou, pour ne pas les user. Une référence ouverte aux difficultés économiques vécues actuellement par le Portugal et fortement subies par les plus démunis. Alors, engagé, Paul Bloas ? « Travailler dans la rue est pour moi un geste politique », reconnaît l'artiste.
Paul Bloas, c'est aussi et surtout des oeuvres que l'on peut admirer dans la rue. Souvent, on ne s'attend pas à les trouver là. S'étalant sur des mètres de hauteur, elles sont uniquement faites de papier collé sur les murs de la ville. « Je n'impose pas mes peintures, je les propose. Si elles ne plaisent pas, on peut les enlever », propose-t-il. Un côté éphémère que le peintre affectionne tout particulièrement : « L'altération de l'image permet d'apporter quelque chose en plus. » Ses héros sont humains. Ils naissent, vivent et meurent, dépéris par le temps qui passe. Le peintre adapte toujours ses personnages à l'environnement. Il peint ainsi des détenus, lorsqu'il travaille en collaboration avec la maison d'arrêt de Brest.
On peut se demander pourquoi l'artiste, habitué de la rue et des grandeurs, a décidé d'exposer dans une chapelle. « Pour moi, c'est comme une galerie d'art », explique Paul Bloas. « Et puis, ça faisait longtemps que je n'avais pas exposé en Finistère nord. » Une vingtaine de ses oeuvres seront présentées à la chapelle Saint-Laurent, à Plouguerneau, dès dimanche. De quoi leur donner une seconde vie le temps d'un été.