2007
VALENCIENNES - « Ma Vie s’appelle peut-être » - Septembre 2007
Les gens de Bloas sur les murs de Valenciennes (Article OUEST- FRANCE suite)
Hommage à ceux qui restent sur les quais
n ciel gris tourterelle pèse sur les clochetons rococos de la gare de Valenciennes. C'est en arrivant en train qu'ont aperçoit fugitivement les premiers grands personnages de Paul Bloas, collés sur des piles de pont, ou sur des
bâtiments de service, des lieux fréquentés uniquement par les agents de manœuvre qui accrochent les wagons. "Ils ont été très réceptifs au travail de l'artiste", s'épate encore Cédric Cauchy qui guide l'artiste à travers rails, en slalomant entre les trains qui arrivent et ceux qui par- tent. " Ils ont trouvés ce travail sur le travail beau et intéressant. Deux entre eux sont même allés chercher les documents explicatifs qu'ont avait mis dans le hall de la gare." En repérant les lieux propices avec les responsables de Travail et Culture, Paul Bloas avait identifié 200 murs possibles. Pour la première fois, en raison des murs de brique rouge si fréquents à Valenciennes, l'artiste Brestois a utilisé de la simple colle à papiers peints. Trois semaines après le collage, il veut voir comment elle a tenu le coup, et photographier les peintures. La seule façon pour lui "de mettre en scène les personnages, d'en garder une trace. Je suis blanc, occidental. Nous, on a besoin de garder des traces de ce qu'on fait. Les primitifs, non." La balade photographique se poursuit le long de la ligne du tramway. La ville semble en chantier permanent et, dans le vieux Valenciennes, le décrépit côtoie le rénové chic. Une maison sur laquelle
Paul Bloas avait collé deux personnages vient d'être abattue. Plus loin, entre Anzin et Saint-Waast, un personnage semble attendre le tram pour le cogner d'un poing virulent. " J'ai choisi ce trajet pour la symbolique de la vitesse.
Pour attraper le tramway à la station "Vosges", les Valenciennois passent devant ce personnage de Paul Bloas, l'un des 74 collés sur les murs de la ville du Nord, à la mi-septembre . (OUEST-FRANCE)
Un visage caché dans ses mains, comme rétréci, à l'entrée d'une vraie "courée" du Nord, avec ses maisons de brique colorée . (OUEST-FRANCE)
Sur la brasserie désaffectée de la gare , la campagne électorale a laissée des traces. Le travail de Paul Bloas se fond dans l'actualité de la ville vécue à travers affiches et slogans (Photo OUEST-FRANCE)
Le tram avait cette idée là: une modernité en marche qui ne s'encombre pas de ceux qui restent sur le quai." Ou des précaires, regardant passer le train de la vie qui les oublie. Certains personnages parlent, d'autres se taisent. "Je n'ai pas choisi les lieux en fonction des personnages", assure le peintre.
D'ailleurs, ils ont été peints à Brest, dans son atelier. Pourtant, il y a des rapprochements troublants, comme ses affiches électorales ou ces annonces de réunions revendicatives qui côtoient un grand bonhomme désespéré sous lequel il est écrit: " Vous avez dû rater la marche." Les gens passent, souriant au photographe, peu bavards en général devant ces grands hommes qui font désormais partie de l
leur paysage quotidien et qui vous sautent brutalement à la figure. "Je ne sais pas si ça me plaît", avoue une dame. "Mais je sais que ça fait vrai." On se prend à rêver d'une telle traversée de Brest, de personnages en personnages, le long de la future ligne de tram ! (Article OUEST-FRANCE Brest)
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