1984

PAUL BLOAS, PEINTRE DE RUE

BREST - RUE YVES - COLLET -

( Le télégramme de BREST - 1984 )

Comme d'autres sont chanteurs de rues, Paul Bloas est peintre de rue. C'est sur les murs aveugles, sur les piles de pont qu'il affiche son art de grands tableaux de 3 à 4 mètres de haut. Utilisant les techniques des publicitaires, il rend son œuvre immédiatement visible même par les automobilistes pressés qui passent devant ses tableaux: ceux- ci, sur un support de papier journal, nais- sent de larges coups de pinceaux chargés de peintures telles qu'on en utilise dans le bâtiment.

Paul Bloas: le plaisir de la "performence" et de la réaction des autres vis-à-vis de son œuvre (Photo: Le Télégramme)

Sous le pont de l'Harteloire

Paul Bloas, un jeune Brestois de 23 ans, initié aux Beaux-Arts, a commencé "ses interventions sur le tissu urbain", selon les mots qu'il emploie, au début de l'été dernier. Les piles du pont de l'Harteloire ont été le premier écrin de ses œuvres: des clochards stylisés à grands traits, prenaient à l'assaut les lignes verticales ou bien s'abi- maient dans les flots de la penfeld. Et puis depuis quelques semaines, il a transporté ses cimaises publiques au cœur du quartier St Martin. Dans la rue yves-Collet, il a imaginé des rencontres de personnages sur le thème de l'insécurité. Des révolvers braqués, des passants qui se cachent ou qui tombent.

Des œuvres éphémères

"Je propose mais je n'impose rien, dit-il. Mes œuvres sont éphémères. La pluie, le vent les détruisent. Les passants les mutilent ou les couvrent de graffitis. C'est interessant de voir ce que les gens font d' une œuvre d'art. Je fais des photos régulièrement pour voir comment vivent et évoluent les tableaux".  Paul Bloas travaille chez lui, chaque œuvre lui demande une demi-douzaine d'heures de travail. Ensuite, avec l'aide d'un camarade, il va à travers la ville coller son papier journal à ciel ouvert.  "C'est très important pour moi que l'art soit dans la rue. Et non pas qu'on

 

l'enferme dans une galerie où il est forcément réservé à une élite". Il reconnaît que sa démarche est inspirée par

 celle d'Ernest Pignon-Ernest et des "Performers". Il a en projet une histoire en rues-dessinées, rue Robespierre et qui racontera la vie des chiens.    (Article de presse: Le Télégramme de Brest -1984)

 

Rue Yves-Collet, une de ces œuvres éphémères que la pluie et le vent emportent. "L'affi- chage publicitaire et de propagande ne doit pas avoir le monopole de la rue. Il y a de la place pour les œuvres d'artistes", dit Paul Bloas. (Article et photo; Le télégramme)

 

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