1990
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Paul Bloas hors des murs de Pontaniou
Ses personnages demeurent
pour travailler sur les murs de la prison. Un mois pour s'imbiber totalement de ce lieu lourd d'histoire où, au fil des ans, ceux qui y ont séjourné ont laissé un peu de leur vie.
« J'avals perpétuellement l'Impression d'une présence derrière moi» dit-il. Cette présence imaginaire, il l'a matérialisée à dix-huit reprises. Sous les traits d'un homme avachi dans les douches. les yeux levés vers le néon glauque. Ou dans la coursive : un prisonnier s'apprête à franchir les portes de la geôle le corps ratatiné. « Il se replie déjà sur lui avant d'entrer dans cet espace restreint. » Sous les barbelés, une autre silhouette semble s'envoler « Référence à « La levée des corps » de Raphaël. La seule échappée possible est mystique. » Et d'autres personnages encore, rencontrés au détour d'un couloir, dans l'entrebaillement d'une porte, au fond d'une cellule. Images fortes. qui reproduisent un univers d'hommes, largement inspiré par la lecture de Genet.
Sur certains tableaux, les roses et le sang se mêlent « L'Idée de sang m'est venue très naturellement. De tendresse aussi. La rebelllon s'imposait. Ne serait-ce qu'à cause des graffitis, à côté. Ces inscriptions étaient le seul lien que j'avais avec le passé de la prison. En plus d'entretiens avec les détenus. Paul Bloas est sorti de Pontaniou Mais il a maintenant du
aul Bloas est sorti de Pontaniou mercredi matin, après un mois d'enfermement délibéré. Un mois sans sortir, sans voir âme qui vive,
mal à s'en défaire Le soir même, il revenait: encore sept personnages à créer.
Les Brestois risquent d'être déçus. Le travail de Pontaniou (qui fait partie d'un ensemble regroupant Berlin, Budapest, Belgrade et Brest) n'est pas destiné à être montré au public dans la prison. Du moins pas pour l'instant Paul Bloas a prévu de le livrer sous forme de photos lors d'une exposition itinérante. Première date Paris, en février 1991. La photo ? « Pour imposer un cadre. Signer mon travail par: « J'al voulu dire ça.»
(Article OUEST - FRANCE)
Rencontre au détour d’un couloir
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