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ACTUS - DIVERS
FESTIVAL AURILLAC 2010
Quand deux grands artistes font cause commune
ARTICLE DE PRESSE: LA MONTAGNE
Eu égard à son impressionnant CV artistique, la venue de Serge Teyssot-Gay au festival Aurillac était aussi un événement.
Parce que l'homme est tout simplement le guitariste de Noir Désir, l'un des groupes français les plus importants de ces vingt dernières années. Rien de moins. Mais pour lui, pas question d'épiloguer sur le passé ou l'avenir de sa formation. Il est juste venu jouer la performance et déjouer les pronostics, le temps d'une salutaire mise au vert artistique, et c'est tout.
D'autant que ces représentations se jouent à deux. Entre amis. Car avec son camarade de jeu, l'excellent peintre Paul Bloas, c'est une affaire qui marche, une franche amitié forgée à l'enclume d'un respect et d'une admiration mutuels. Une complicité qu'ils aiment tous deux à raconter, confortablement installés sur une table de l'espace pro, au collège Jules-Ferry. Accueillant, avenant, chaleureux.
« On est amis depuis dix ans, commence Serge Teyssot-Gay dans un large sourire. Lui peint en écoutant ma "zic", et moi je suis énormément son travail. On se voit souvent dans l'année et on s'est souvent dit que ce serait bien, un jour, de bosser ensemble ».
« En fait, ça nous paraissait assez évident, renchérit Paul Bloas ». Une collaboration née à Aurillac, sur le quai de la gare, devant des voyageurs ravis de s'embarquer dans le navire sonore et visuel du duo. « J'ai reçu un coup de fil d'Éclat, qui me proposait de venir. Je n'avais pas très envie de faire comme d'habitude, de grands collages urbains. Je leur ai dit que j'avais un copain qui pourrait venir avec moi? »
Et quel copain ! Bras dessus, instruments dessous, le duo a débarqué en terre cantalienne avec un enthousiasme communicatif. Pour se faire plaisir, et pour apprendre, chacun, de l'art de l'autre. « Ce qu'il y a a de super-bien, continue Serge Teyssot-Gay, c'est que ce travail improvisé et spontané oblige à structurer son travail ; en fait ça t'oblige à progresser. Tu ne peux pas créer un contexte de tension si t'es seul dans ton atelier ». Paul Bloas acquiesce : « On est chacun seul dans notre coin, mais en fait on se parle énormément ».
Une performance, donc, et une expérimentation aussi. Sombre, électrique et intime. Intimité à partager. « On doit forcément arriver à se faire plaisir, pour que le public en trouve ! »
En tout, Bloas et Teyssot-Gay auront livré trois performances, uniques, mais en prenant le temps, aussi, de découvrir Aurillac et son festival. « Je ne connaissais pas du tout, ce n'est pas mon univers, mais c'est vraiment super-sympa, sourit le guitariste On s'est baladé un peu, je suis même tombé sur Annie Lam dans la rue, j'ai trouvé ça extraordinaire ! J'ai aussi vu les danseurs de hip-hop d'Aurillac, c'était une vraie tuerie ! ».
Et Bloas de conclure : « J'ai entendu quelques critiques de puristes quant à l'invitation des performers, mais c'est vraiment génial de faire ça, vraiment iconoclaste ! C'est un beau festival ». (Article et photo: LA MONTAGNE)
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VIDEO: Reportage FR3 Cantal ====>