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Paul Bloas. Céramique et vieilles querelles
(Article de presse LE TELEGRAMME - 10 Décembre 2010)
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Ce concours a été fait de manière démocratique». Paul Bloas sourit. «En apparence démocratique». Même si le plasticien pense «qu'il y aura des projets intéressants» à l'arrivée et qu'il jure «de ne pas regretter de ne pas avoir été choisi», il s'étonne à haute voix «de voir dans les derniers choix des artistes dont les travaux sont fortement décriés». Après son évincement lors du premier tour ?«Je sais que je n'étais même pas fléché parmi les 30 derniers et que ma candidature n'a même pas été évoquée»?, Paul Bloas a proposé son aide pour le jury du choix final. «Je pense être assez légitime, ajoute-t-il, je suis brestois et ça fait 25 ans que je travaille dans l'art urbain». Là encore, refus. Alors, il s'étonne encore plus fort du choix de Béatrice Simonot, présidente du comité d'experts du projet artistique, comme pilote du projet. Il n'y a pas à dire, la tête brûlée («C'est exactement ça») s'étonne.
Créer une «chaussée des géants brestoise»
Paul Bloas justifie aussi du fait que sa candidature ne comprenait que son nom, «un CV et mon numéro d'artiste» sans dévoiler une traître ligne de ses intentions. «Mais, dans l'appel d'offres, il n'en fallait pas plus», s'acharne-t-il. Car son intention, il la tenait depuis longtemps. «C'est quoi, le patrimoine culturel breton? Deux choses: le pâté Hénaff et les faïences de Quimper». Comme il est difficile de dessiner des géants sur des boîtes de conserve, Paul Bloas a choisi rapidement l'autre voie. «Pour une fois, je voulais créer des oeuvres pérennes. La faïence est idéale pour rester dehors. Elle est antitags, antirayures et vit indéfiniment». Son idée est de donner un nouveau support à ses magnifiques et immenses silhouettes qui ont fait sa signature au fil du temps. «J'imaginais une vingtaine de faïences de 4mètres de haut sur le trajet du tram. Je l'aurais appelée la chaussée des géants. La chaussée des géants de Brest». Paul Bloas n'y voit que des avantages: «Créer un lien entre Brest et Quimper, travailler dans l'immense majorité avec des entreprises locales et raconter à ma manière l'histoire de Brest pour un tarif qui n'est pas si cher». L'histoire anonyme de la cité du Ponant en une vingtaine de structures représentant, selon Bloas, les envergures d'«Odile qui tenait un bar à Recouvrance», de «Gabin ou d'Édouard Mazé». Pendant quelque temps, l'artiste s'est même replié dans les locaux fermés de l'ex-musée de la Faïence à Quimper. Il y a appris des techniques de cuisson, a intégré ses pigments dans le grès, a sorti un bon paquet de maquettes et de personnages plus petits que prévu. Des esquisses en drôles et beaux dominos de faïence. Tout ça pour rien?
Vers les Capucins?
«J'en ai parlé à Alain Masson qui, je crois, a été séduit. Peut-être au plateau des Capucins. Ça m'intéresse parce que je viens de là», assure-t-il. Il envisage aussi de pouvoir les disposer en rond autour d'une place. La chaussée des géants deviendrait alors l'agora des géants. Rien n'est fait. Mais il faudra compter sur lui.
Le plasticien brestois Paul Bloas ne sera pas le lauréat du concours tramway doté par tranches et dont les résultats seront connus avant l'an neuf. S'il s'étonne des méthodes employées,il a poursuivi l'idée de faïences gigantesques qu'il comptait mener à bien pour le tram.
L’artiste regrette que son projet pour l’aménagement des abords du tram n’ait pas davantage retenu l’attention du jury. (Survoler l’image) - Photos: Le Télégramme
2010