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ACTUS - DIVERS
Paul Bloas, de l'éphémère au pérenne
(Article de presse OUEST - FRANCE - 10 Décembre 2010)
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Paul Bloas dans son studio, entouré de maquettes de ses monolithes : « A échelle réelle, on se sent comme écrasé par ces personnages. C'est une sensation vraiment puissante. » (Photo OUEST-FRANCE)
Je sais même pertinemment que mon nom n'est jamais apparu dans les listes du jury. »
Paul Bloas, on le sait bien, n'a pas sa langue dans sa poche et ne décolère pas face face à ce qu'il considère comme une hypocrisie. Pourtant, l'essentiel, on peut le penser, est ailleurs : dans son oeuvre.
Une odyssée brestoise
Loin de mettre le projet en péril, ce revers stimule le créateur. Celui qui affirme passer 15 heures par jour dans son atelier redouble d'efforts pour mener à bien son projet. Un projet qui lui tient fortement à coeur.
« Mon idée était de travailler sur l'Histoire de Brest et, plus précisément, sur ces anonymes qui ont façonné la ville. Mon père était ouvrier à l'Arsenal et il y a aussi, sans doute, l'envie de dire, à travers ce projet, que je viens de là », raconte Paul Bloas avec émotion. « Et dans le même temps, il se trouve que j'ai toujours eu une grande fascination pour le monolithe noir que l'on voit dans le film de Stanley Kubrick, 2001, l'odyssée de l'espace », précise l'artiste qui ajoute ainsi qu'il ne « souhaitait pas faire de fresque historique mais plutôt des monolithes de 4 mètres de haut. »
L'émotion d'abord
Paul Bloas prépare alors activement la présentation de son projet à l'aide de maquettes réalisées à l'échelle de 1/10. Ces maquettes donnent une idée fidèle de ce que seraient ces monolithes une fois mis à échelle réelle : une dalle de béton de 4 mètres de haut dont chacune des faces serait recouverte de carreaux de faïence peints. Sur ces faces, un personnage de l'Histoire brestoise. Ici un ouvrier de l'Arsenal, là un officier de la Marine.
« Mais je ne veux surtout pas faire dans l'image d'Épinal. Je veux qu'une fois peints sur ces monolithes, ces personnages donnent de l'humanité et de l'émotion à la ville de Brest. Qu'ils racontent son Histoire. »
Outre le fait que chaque élément de ces créations proviendrait d'une entreprise finistérienne, Paul Bloas précise que « ces monolithes nécessiteraient un travail très intense avec des historiens et des urbanistes afin qu'ils s'inscrivent parfaitement dans le paysage brestois ». On piétine déjà d'impatience à l'idée de voir cette « chaussée de géants » traverser notre ville.
Le peintre brestois voit grand. Avec une série de géants inscrits sur le béton, des monolithes de 4 m de haut, racontant à leur manière des pages de l'histoire de Brest.
« On me faisait souvent le reproche de ne faire que des oeuvres éphémères. Or il se trouve que j'avais, depuis un bon bout de temps, un projet d'oeuvres pérennes pour la ville de Brest », raconte Paul Bloas. L'appel d'offres concernant l'accompagnement artistique de la ligne de tramway de Brest se présente alors comme l'opportunité rêvée de voir se réaliser une partie du projet. Paul Bloas décide d'envoyer sa candidature. Sans succès.
« Les dés étaient pipés d'avance. Quand on observe la liste des candidats retenus, on se rend compte qu'il fallait sans doute être parrainé par un des membres du jury pour espérer figurer parmi les sélectionnés...
2010