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BREST

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" LA RÉUSSITE DE BORIS "

BLOAS ENTRE BELGRADE ET ...PONTANIOU

(article: OUEST- FRANCE)

 

Une itinérance entre Belgrade, Budapest et Berlin, aboutie par des collages sur les murs de ces villes, deux étés d'incarcération volontaire à la prison de Pontaniou. Voilà le tribut qu'à versé Paul Bloas pour avoir droit à l'intérieur des détenus rencontrés à la maison d'arrêt de Brest en décembre 1989. Aujourd'hui, il en reste quarante photos superbes exposées dans une galerie du Quartz, spécialement aménagée pour mieux rendre "l'âme chaude de ces murs en sueur". Leur titre: La réussite de Boris

Pontaniou, version Paul Bloas. Une prison qui a guidé son pinceau pendant deux ans et demi (Photo OUEST-FRANCE)

"Rester seul si longtemps dans un lieu comme Pontaniou permet d'aller au bout de son travail." (photo: OUEST-FRANCE)

une intervention sur le lieu vide, basé en partie sur leur visuel." Une matière à la fois dure et extraor-dinaire, dégageant des odeurs fortes de sueur mais aussi des envies de voyages, d'évasion et "un fier orgueil dans la soumission". Avec dans la tête, pour ce peintre de l'éphémère, l'idée de confronter l'étranger à une structure immobile, imprégnée de vies. "Le passé doit servir de combustible à un souffle pictural" témoigne Paul Bloas, qui n'a pas voulu demeurer un simple voyeur ou pire un exploi- teur de détresse morale. "Il fallait un voyage en poche pour engager le dialogue avec les détenus. Pour avoir droit à leur intérieur, il fallait verser un tribut que j'ai construit à Belgrade, Berlin et Buda- pest." A Brest aussi, puisqu'en deux étés succes-sifs, il est devenu l'hôte solitaire de Pontaniou. " A partir de la troisième semaine, je m'y suis senti chez moi, c'était ma baraque." Ses personnages en papier, aussi, comme ils l'avaient été sur les murs des villes d'Europe centrale, en pleine rupture avec un passé récent. D'une centaine de peintures in situ, il reste aujourd'hui des études et des photos. Pour sa seconde exposition au Quartz, le Brestois en a choisi une quarantaine: "C'est une façon de recentrer deux ans et demi et de montrer ce qu'il en reste." Brest est la ville butoir de l'expérience. Avec un choix bien pensé du lieu d'exposition: "Le public du Quartz est divers, je n'ai pas envie d'un musée. Ici l'espace est tordu, il m'interesse."

L'accrochage sur un mur fraîchement repeint en noir a été spécialement travaillé pour mieux valori- ser toute la lumière qui de dégage des images. "Je n'ai jamais vu Pontaniou avec un regard froid."

Cette chaleur rayonnante à laquelle l'artiste associe volontiers le potentiel d'amour qu'il a mesuré chez les les détenus rencontrés l'ont même incité à jouer des filtres, pour que l'hiver des prises de vues se transforme en été. Baigné par la littérature d'un Jean gênet, qui l'a toujours accompagné dans sa démarche, lui qui considère la tôle comme un para- dis. Aujourd'hui, Paul Bloas a cependant envie de se dégager de ces lieux clos. Nantes, où il vit désor- mais, l'inspire volontiers par le biais du voyage "Cargo 92" dont il ferait bien descendre des escla- ves à son retour, histoire de coller à son passé de port négrier. Et puis, il y a aussi le sud de la France et la corrida. Habit de lumière face à la mort. D'autres silhouettes pour les personnages de pa- pier du Brestois.

Exposition ouverte tous les jours: galerie du Quartz jusqu'au 29 Mai. (Photos et article: OUEST-FRANCE)

Etudes préparatoires photographiées au Quartz (photo: peintures-fragiles.com)

u départ, il y a eut la rencontre de Paul Bloas avec des détenus à la maison d'arrêt de Pontaniou qui devait fermer. "Avec l'idée d'

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