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BREST

Vous avez réalisé la très belle pochette du sixième CD "l'étreinte" de Christophe Miossec. Comment a débuté cette collaboration?

 

ça a commencé avec le Mag' du Télégramme, à la suite du grand Prix Du Disque (1) ou il m'a vraiment demandé de faire sa pochette. J'ai été assez surpris parce que, même si je reconnaissais complètement ses qualités d'écriture, ce n'était pas mon monde. Je suis plutôt Noir Désir (groupe qui a réalisé la musique du DVD de P.Bloas "Mada, debout de terre et d'eau") ou rodolphe Burger. Mon travail porte plus sur la misère humaine que sur les relations homme-femme. Et puis je me suis pris au jeu et à son univers.

 

Que vous a t-il demandé?

 

"De la lumière et de la couleur ! je veux que ça pète !" disait-il. Je n'ai jamais travaillé en couleur que pour cet album. Et pour moi, c'était dur. Habituellement je mets toujours du noir. Dès que tu ouvres l'album c'est une tâche verte sur un fond rouge. Et puis tu tournes, tu tournes, tu tombes sur des dessins et des éclats de couleurs et ça ne finit jamais...C'est quelque chose d'extrêmement fluide, dans le mouvement. Christophe Miossec ne voulait pas y mettre de photo. Il y a juste celle d'un petit chien, en bas, sur la tranche extérieure de l'album. C'est un gag. Ce petit chien nous regardait manger (toute l'équipe du disque) dans un restaurant de Bruxelles. Je l'ai photographié. Pour moi c'est important qu'il soit là. C'est ma marque en fait. Dans tout mes bouquins je mets toujours un chien. C'est celui qui sent, qui renifle, qui regarde d'en bas, c'est à dire qui est impressionné par tout ce qu'il voit. Mes personnages sont toujours vus du bas. J'essaye toujours de les faire en contre-plongée. Et c'est le regard du chien en fait.

 

Vous semblez partager avec Miossec le même regard à la fois dramatique et sensuel.

 

C'est peut-être Brest qui nous a donné celà. Brest est baigné par un drame. C'est le drame du bout du monde. C'est le drame d'une ville détruite. C'est un drame cou- vert, effacé. Nous avons aussi en commun nos origines sociales et le goût du travail bien fait. Il faut en faire des tonnes. Et ça, il ne le dira pas. Nous travaillons beau- coup.

 

Comment est née l'idée du livret dépliant de ce CD?

 

Je faisais des crobars des musiciens et je me suis dit: C'est nul ! Et puis très rapidement, je me suis rendu compte qu'il y avait un coté lancinant dans son album. Je me suis dit que ce serait bien qu'il y ait un objet qui fasse que l'on n'arrive jamais à la fin. Et donc j'ai pensé au livret en accordéon pour cela. C'était aussi une idée de danse. J'ai donc demandé au maquettiste brestois Michel Acquitter de travailler sur la bête. Il a tout de suite été emballé. Son rôle est vachement important puisqu'il a déterminé le format des dessins et qu'il en a fait la sélection (20 sur plus de 500). C'est également lui qui avait réalisé mon bouquin sur Madagascar.

Votre film "Mada, debout de terre et d'eau", dont la musique était signée du groupe Noir Désir aura t-il une suite?

 

Ça se prépare. Ce sera plutôt un road movie qui va se passer dans plusieurs villes en Europe dont la principale sera Paris.

Je pense que je vais aussi retourner à Berlin, ma ville fétiche, qui est à l'origine de tout mon boulot sur les grands personnages. Il y a d'autres villes qui m'interressent comme Liverpool... J'ai envie d'arriver dans ces villes avec, dans mon sac, un scénario imposé. Ne connaissant pas les lieux, l'idée est d'arriver avec des personnages qui ont déjà dans l'atelier un lien entre eux et de trouver un espace d'accueil propice à une pause. Il y a aussi des coins en Bretagne qui m'interressent déjà. Je pense à Ouessant qui pourrait en être le point de départ.

 

Quel sera le thème de ce road movie?

 

Autant à Madagascar j'ai travaillé sur l'absence humaine, la désertification. Là j'ai plutôt envie de travailler sur le regorgement, le débordement, la saturation, les deux thèmes étant très complé-mentaires. Ça va être beaucoup plus un regard sur la société où l'homme est de plus en plus seul. J'ai envie de poser mes personnages où il y a énormément de monde. Travailler dans le métro parisien me tient à cœur. Je crois que dans toutes les villes, surtout les jeunes ont besoin de trouver des poumons, des havres de liberté où la loi ne rentre pas. Je pense que ça va être aussi une partie du prochain scénario. J'ai commencé à faire des essais sur le centre-ville de Brest depuis quelque temps et il y a des vieillis-sements de mes collages qui sont assez interes-sants. Ceux que j'ai placé sur la Cinémathèque de Bretagne, par exemple.

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Extrait "la lettre de DIALOGUES" - Septembre 2006

(ARTICLE DE PRESSE: LE TELEGRAMME)

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