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BREST

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PAUL BLOAS OUVRE LES PORTES DE LA PRISON DE PONTANIOU

Article: Le Télégramme.

Paul Bloas en compagnie des bénévoles qui assurent l'accueil des visiteurs (Photo: Le Télégramme de Brest)

LE DEVOIR DE VISITE

Le peintre brestois Paul Bloas ouvrait hier les portes de la prison de Pontaniou, où il à réalisé la phase ultime d'un travail artistique intitulé "Errances". Deux ans de labeur de Brest à Berlin, et au bout du voyage, 20 peintures murales en forme de cris et de blessures.

Dans une des cellules du deuxi- ème étage, le père Colin ne voit pas les tableaux. Du fin fond de son âme d'autres images revien- nent et lui dévorent le regard. Il pense à ces hommes et ces fem- mes qu'il côtoyait lorsqu'il était l'aumônier de Pontaniou et qui vivaient dans des conditions à la limite du supportable. "Là, immé- diatement, en passant de salle en salle, je pense à tel ou tel à qui j'essayais d'apporter un peu d'hu- manité. Je travaille aujourd'hui à L'Hermitage et je peux vous dire que c'est inconparable. Pourtant comme toutes les vieilles choses, cette bâtisse contient encore une espèce de chaleur humaine que l'on ne trouve pas dans le nouvel établissement. Les détenus eux- mêmes le disent."

Un sentiment que partage M. Laminot, lui aussi aumônier. Ap- paremment éprouvé par le mo- ment qu'il vit, le père Colin s'arrê- te quelques instants avant de re- prendre son étrange pélerinage.

Paul Bloas photographié à Pontaniou (Photo: Peintures-Fragiles.com)

L'aumônier se souvient

Alors hier, entre 17h 30 et 20h, par petits groupes silencieux, ils sont passés sous un panneau leur préci- sant qu'en effectuant cette démarche, ils engageaient leur responsabilités. Ils ont vu l'écriteau dissuadant les moins de 14 ans d'entrer. Ils ont aussi versé une petite participation qui sera donnée aux bonnes œu- vres des visiteurs de prison. "Je travaille à l'arsenal et je passe devant tous les jours. Je voulais voir l'inté- rieur. C'est très impressionnant, difficile de le croire", précise cet ouvrier qui a fait ce curieux détour avant de rentrer à la maison. Ce n'est pas du clinquant commente cet autre, un peu désarmé par le spectacle. Ce qui traumatise peut-être le plus le regard, ce sont les graffitis désespérés, les photos et les dessins obsè- nes, l'ordonnancement intimes d'images frivoles ou drôles qui témoignent d'une tendresse, d'une violence, d'une vie ineffaçable. On en oublie presque le travail de Paul Bloas qui s'évanouit derrière son support et "réveille ces murs qui ont vu tant de choses", ainsi que le commentait avec justesse un ami du plasticien.

Malaise et curiosité

qu'à moi, j'aurait entièrement détruit ce travail". avoue même Paul Bloas, "mais comme quelques privilégiés l'avait vu, pourquoi en priver les Brestois".

l ne sagit en rien d'un vernis- sage, et encore moins d'une galerie d'art. "S'il n'avait tenu

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